Les drapeaux régimentaires : survol historique

Les drapeaux régimentaires représentent le cœur et l’esprit du régiment puisque leurs inscriptions rappellent les faits d’armes de ceux et de celles qui ont servi dans les forces armées. Ils éveillent un sentiment de fierté et de loyauté dans tout le régiment depuis le simple soldat en passant par tous les gradés. Aujourd’hui, les drapeaux régimentaires commémorent les hauts faits d’armes auxquels a participé le régiment; ils sont un symbole de l’esprit qui les animait.

On n’arbore plus les drapeaux régimentaires en service actif mais, à un certain moment, ils servaient de point de ralliement aux régiments sur les champs de bataille. De tout temps, et aussi loin qu’à l’époque des armées de l’Égypte ancienne, de la Macédoine, de la Grèce et de Rome, les drapeaux étaient portés au combat pour identifier les unités militaires.

L’expression « drapeaux régimentaires » désigne les drapeaux de l’infanterie, un concept développé par l’armée britannique. Elle renvoie aux deux drapeaux d’un bataillon, le premier, appelé drapeau royal et le second, appelé drapeau régimentaire. Ensemble, ils correspondent aux drapeaux d’un régiment.

Le drapeau royal, le premier, symbolise la loyauté de l’unité envers la Couronne. Le second, le drapeau régimentaire, représente une gamme complète d’idées, de croyances et d’émotions caractéristiques de « l’esprit du régiment ». La coutume veut que l’on inscrive sur les drapeaux le nom des batailles marquantes auxquelles a participé le régiment. Cette coutume n’est apparue qu’en 1784.

Les deux drapeaux du Royal Newfoundland Regiment portent les inscriptions des batailles de la Première Guerre mondiale suivantes : Albert (Beaumont-Hamel) 1916, Arras 1917, Langemarck 1917, Cambrai 1917, Courtrai, Le Transloy, Ypres 1917 – 1918, Poelcappelle, Bailleul et Gallipoli 1915 – 1916.

Le drapeau royal a été présenté la première fois au Newfoundland Regiment, le 10 juin 1915, au camp Stobs à Hawick, Écosse. Il s’agissait d’un cadeau de l’Ordre impérial des filles de l’empire, chapitre de Terre-Neuve. L’Ordre aurait souhaité remettre le drapeau au régiment avant son départ de St. John's, mais n’est pas arrivé à temps d’Angleterre. La cérémonie est décrite ainsi par Nicholson dans The Fighting Newfoundlander  [Traduction] : 

« La cérémonie était impressionnante. Le régiment, en formation sur les trois côtés d’un carré vide au centre, a été passé en revue par l’officier général commandant, le Général sir Spencer Ewart et par sir William MacGregor, qui fut gouverneur de Terre‑Neuve de 1904 à 1909. Le drapeau, déposé sur les tambours empilés de l’orchestre, a été déroulé et remis par le Capitaine Carty à Lady MacGregor qui, pendant que le régiment présentait les armes, l’a remis à l’officier agenouillé responsable de la garde du drapeau, le Lieutenant Jack Fox. Suivant les discours de félicitations, auxquels a répondu comme il convenait le colonel, la cérémonie a pris fin sur le défilé du bataillon au complet ».

À la fin de la guerre et au retour du régiment à St. John's, les drapeaux régimentaires ont été portés à la résidence du gouvernement général où ils furent présentés à Sir Alexander Harris. Ils ont été pavoisés lors de nombreuses cérémonies, notamment celles du 1er juillet et du 11 novembre. Par contre, ils étaient absents des cérémonies de 1953; on les a jugés trop usés et fragiles pour faire partie des défilés. Trois mois plus tard, son excellence le lieutenant-gouverneur de Terre-Neuve, Sir Leonard Outerbridge, a remis au régiment des drapeaux royal et régimentaire neufs.

Au cours de cette cérémonie, comme le veut la tradition, les vieux drapeaux ont circulé une dernière fois dans les rangs du régiment. Puis, le régiment s’est placé en formation autour d’un carré vide au centre et les drapeaux neufs, drapés sur les tambours empilés, ont été bénis et consacrés par l’aumônier militaire, le Capitaine honoraire D.E. Noel, qui a demandé à Dieu de veiller à ce qu’ils « soient toujours arborés à des fins de justice et de droiture morale ». Les vieux drapeaux ont alors été exposés à la résidence du gouverneur général où ils ont été conservés jusqu’à ce que, il y a quelques années, on décide de les confier, pour en assurer la conservation, au musée de Terre-Neuve.

Source : Pèlerinage régimentaire : France et Flandre 2006, Royal Newfoundland Regiment.

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