À leur douce mémoire

Les frères Ayre

De brûlantes larmes coulent
le long du visage éploré de la mère.
À la joie qu’elle éprouvait hier encore
une douleur profonde succède.
De peine, le père plie l’échine,
s’imaginant au loin
« quelque part en France »
la tombe solitaire de son fils.

Ô Père, Vous qui régnez au ciel,
versez sur eux Votre baume.
Soulagez en ce triste jour
la souffrance des parents.
Par amour pour Votre Fils bien-aimé,
posez sur eux Votre regard miséricordieux.
Aidez-les aujourd’hui et à tout jamais
à supporter leur immense peine.

Dans un lointain passé, le peuple de Thèbes,
provoqué par le dieu Mars,
des portes de sa ville, envoie au combat
deux cents chariots de guerre.
Dans les mains de son fils,
une mère spartiate dépose un bouclier et dit :
« Ramène-le dans la victoire.
Ou, que ta dépouille y repose »

Notre île ne connaît pas les richesses
de l’ancienne Thèbes.
Contrairement à la mère spartiate,
nous n’avons pas eu de boucliers à donner à nos fils.
Nous leur avons donné notre bénédiction.
Nous savions qu’ils seraient fidèles et braves
et que sous le drapeau rouge, blanc et bleu
ils combattraient fièrement pour la liberté,

Ils étaient quatre frères à faire partie
de cette bande de braves gaillards valeureux.
Leurs noms vivront pour toujours à Terre-Neuve
passés d’une génération à l’autre.

Dans les pages d’histoire,
les noms des frères Ayre,
seront lus et cités à jamais
et ils brilleront comme nul autre.

[Traduction]

James Murphy
10 juillet 1916

Ce poème a été composé après la bataille du 1^er juillet 1916 qui s’est déroulée à Beaumont‑Hamel à la mémoire des quatre frères Ayre de St. John’s qui ont perdu la vie ce jour-là. Il s’agit du Caporal suppléant Edward A. Ayre (n^o 1009), du Capitaine Eric S. Ayre, du Sous-lieutenant Gerald W. Ayre (n^o 869) et du Sous-lieutenant Wilfred D. Ayre (n^o 164).

 

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